Pour celui qui décide de lancer son activité, le choix d’un statut peut sembler un casse-tête. EURL ou profession libérale ? Auto-entrepreneur ou portage salarial ? La bonne réponse se trouve souvent dans les envies du créateur et ses priorités. Voici un tour d’horizon des possibilités qui s’offrent à vous pour créer votre entreprise.
L’entreprise individuelle.
L’entreprise individuelle, aussi intitulée profession libérale, est sûrement l’une des plus souples en matières administratives. C’est aussi celle qui expose le plus vos biens personnels. En effet, dans l’entreprise individuelle, vous êtes garant sur vos biens (maison, voiture…) de toutes les charges pesant sur votre activité. Et même en cas de cessation d’activité, les sommes comme les cotisations sociales ou les impôts restent dûs. C’est aussi le statut qui vous laisse le plus de libertés dans la constitution d’un capital ou la préparation de votre retraite avec tout de même une conséquence importante : c’est l’un des statuts qui vous garanti la retraite la plus faible malgré des cotisations importantes. De même, c’est à vous de vous assurer personnellement contre les aléas de l’activité comme par exemple un arrêt maladie ou une baisse d’activité.
L’EIRL
L’entreprise individuelle à responsabilité limitée a l’avantage de mettre votre patrimoine à l’ami, sauf en cas d’erreur manifeste de gestion. En effet sous ce statut, seuls les biens nécessaires à votre activité professionnelle sont saisissables par les créanciers. Les formalités de création sont plutôt simples et peu coûteuses. Il faut toutefois remplir une déclaration d’affectation. La fiscalité est relativement souple puisque vous pouvez opter pour l’imposition de vos revenus directs ou choisir l’impôt sur les sociétés. Concernant votre statut, vous serez associé au régime social des travailleurs indépendants et ne bénéficierez pas de la protection d’une assurance chômage. En cas de cessation d’activité, les formalités sont simples et relativement peu coûteuses. L’EIRL vous permet, sous certaines conditions, de bénéficier du régime de la micro-entreprise pour simplifier encore la gestion.
L’EURL
L’eurl ou entreprise unipersonnel à responsabilité limitée ressemble beaucoup à l’EIRL avec néanmoins des formalités plus lourdes et des frais de création plus importants. C’est surtout un statut qui simplifie le développement de l’entreprise en cas d’associés multiples et se prête à des entreprises à l’activité pérenne et soutenue. Avant d’opter pour ce statut, pensez à prendre conseil auprès d’un cabinet d’expertise comptable.
La SAS (ou SASU)
La société par actions simplifiée, est la seule structure permettant au président d’avoir un statut de salarié, ce qui offre la possibilité de garder le rattachement au régime général, tant pour la retraite que pour la sécurité sociale. Seule différence, le président de SAS n’est pas éligible au chômage. Il est important de noter que les charges qui pèsent sur la rémunération du dirigeant sont plus élevées que pour une SARL par exemple, car il s’agit d’un salaire et non d’une indemnité. Vous pouvez également opter pour la SASU, société par actions simplifiée unipersonnelle ce qui vous permettra d’être l’unique associé de votre structure.
Le portage salarial.
Le portage salarial ne constitue pas vraiment un statut de travailleur indépendant. Le principe, c’est que vous êtes salarié d’une entreprise qui s’occupe de toute la partie administrative de votre activité et vous verse un salaire. L’avantage c’est que vous continuez de profiter du régime général des retraites, vous êtes couvert en cas d’arrêt maladie et vous cotisez pour la retraite comme n’importe quel salarié. En contre-partie, vous versez à l’entreprise qui vous salarie une part de vos revenus correspondant au service rendu. Le portage salarial est surtout indiqué en début d’activité, si vous n’êtes pas sûr de vous lancer sur le long terme ou pour répondre à une demande ponctuelle.
Quel statut choisir ?
Avant d’arrêter votre choix sur le statut que vous allez choisir, il convient de bien établir vos objectifs. Le portage salarial sera intéressant pour lancer votre activité « à l’essai » ou répondre à un besoin ponctuel. Si les affaires sont mauvaises, vous pourrez toujours demander le versement de vos indemnités chômage. La création d’une entreprise individuelle ou d’une EIRL est une bonne solution pour les activités qui démarrent doucement. En effet le régime micro-entreprise permet d’avoir une gestion très simplifiée tout en bénéficiant d’avantages fiscaux si vous êtes éligible à l’ACCRE. La création d’une société unipersonnelle (EURL) est plutôt adaptée lorsque votre activité est devenue prospère car elle permet de vous associer ou de revendre votre entreprise dans un cadre plus favorable. Dans tous les cas, un rendez-vous avec un expert comptable est utile et peut vous permettre d’éclairer le chemin avant d’y faire le premier pas !
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