Dans la compétition mondiale, la France occupe une place particulière. Sur le podium dans quelques domaines, elle est loin derrière les autres s’agissant d’autres secteurs. Finalement, ces résultats sont le reflets d’une réalité bien française : un fossé se creuse entre des entreprises à la pointe du progrès et un contexte juridique et économique qui freine le développement de nombreux acteurs du marché.
De vrais points forts.
L’une des forces de la France en matière digitale, c’est la qualité de sa formation numérique. Le pays profite d’un système de formation qui le place entre la 6ème et la 7ème position dans les classements mondiaux. Autre atout : l’incitation des entreprises aux investissements de recherche et de développement, récompensée au niveau mondial par une 3ème place. Ceci grâce à l’implication de l’Etat qui, à travers par exemple le crédit d’impôt, prend en charge près d’un quart des frais de recherche investis par les entreprises du secteur privé dans le domaine du digital. La France se distingue aussi par sa capacité à mettre à disposition les données publiques : d’après l’OCDE dans ce domaine nous sommes en tête de la course ! Enfin, les engagements de la France en matière de cybersécurité permettent au pays d’occuper la 8ème place dans ce secteur.
Des défis à relever.
Malgré ses véritables forces, la place de la France dans le peloton de tête des pays numériques n’a rien d’assurée. Premier défi : entretenir son vivier de talents digitaux. Malgré l’excellence de la formation, la filière digitale est encore en manque de candidats pour satisfaire la demande croissante de l’économie. A l’horizon 2022, le but est d’augmenter de 60% le nombre d’étudiants dans cette filière. Faute de quoi on estime à 200.000 le nombre de postes qui resteront à pourvoir à cette date. Le problème, c’est que même avec cet effort de formation, la partie n’est pas gagnée. En effet, 76% des talents digitaux français se disent prêts à s’expatrier pour des raisons professionnelles. Autant dire que des mesures incitatives méritent d’être prises d’urgence.
Règlementation : garde-fou ou entrave ?
Si tout le monde s’accorde à reconnaître la nécessité d’un cadre légal, la France est perçue au niveau mondial comme particulièrement sévère dans sa réglementation, ce qui bien sûr ne facilite pas le développement de la stratégie data dans l’hexagone. Un cadre légal particulièrement pointilleux, dont la RGPD est le symbole, est bien sûr un obstacle important à la collecte et à l’exploitation de données, qui constituent la matière première de toute recherche sur l’intelligence artificielle.